Entretien avec Diego, avant son départ à Clairefontaine

Quelques jours avant son départ à Clairefontaine pour suivre un programme spécifique de renforcement musculaire pour poursuivre la rééducation de son genou, Diego nous a accordé un long entretien où il revient sur sa blessure et le long processus qui doit lui permettre de retrouver les terrains.

Bonjour Diego, comment vas-tu aujourd’hui ?

Bonjour, je vais bien. Le moral est bon et je n’ai aucune douleur au genou, ce qui me permet de continuer à travailler sans crainte pour retrouver toutes mes sensations.

Racontes-nous comment s’est déroulée ta procédure de remise en forme depuis l’opération.

Dès le lendemain de l’opération, les médecins et les kinés se sont attachés à garder en mouvements mon genou. A mon retour sur Angers, je me suis ainsi rendu régulièrement au centre d’entrainement pour suive des séances de rééducations. Un mois après l’opération j’ai pu marcher sans l’aide de mes béquilles. J’ai ensuite repris doucement la course à pied, à raison d’environ 15 minutes une à deux fois par semaine.

Aujourd’hui je peux courir sur de plus longues distances (40-50 minutes) plusieurs fois par semaine. Comme tout se passe bien et que je n’ai pas de douleurs, je suis arrivé à un stade ou mes médecins me disent qu’il faut désormais commencer à forcer un peu plus, pour tester mon genou sur des efforts plus soutenus.

C’est aussi la raison pour laquelle je me rends dès lundi au centre de rééducation de Clairefontaine. Le but là-bas, c’est de renforcer mon quadriceps pour retrouver tout mon tonus musculaire. L’objectif, si tout va bien, c’est d’espérer une reprise pour le début de l’année 2015. Le chemin est encore long mais j’ai confiance.

Je sais que tu n’es pas retourné en Argentine cet été pour te consacrer à ta remise en forme. Le fait de ne pas revoir sa famille n’a pas été trop dur ? Comment as-tu occupé ton été ?

SI bien sûr, cela n’a pas été facile de laisser partir ma femme sans moi retourner au pays, mais je ne voulais prendre aucun risque et laisser toutes les chances de mon côté de revenir en forme. Pour moi, c’est un moment déterminant pour la suite de ma carrière, c’est une chance unique de pouvoir retrouver le gout de la compétition, je ne voulais pas gâcher cette opportunité même si j’aurais pu partir une ou deux semaines. Je suis donc resté à Angers pour continuer de me soigner et travailler.

Cette blessure au genou, tu la traînes effectivement depuis un bon moment. Comment as-tu pris la décision de te faire opérer.

C’est vrai, j’ai commencé à avoir mal au genou lors de la saison 2012-2013. Pour résoudre ce problème, je suis allé consulter un médecin réputé sur Lyon, un des meilleurs spécialistes. Il n’a pas diagnostiqué de blessure particulière. Pour lui, le problème venait d’un défaut de musculation de ma cuisse. Il m’a ainsi envoyé dans un centre de rééducation dans les Alpes, pour renforcer le quadriceps pendant deux semaines. Mais dès les premiers jours, j’ai compris que cela n’irait pas. Au bout de 10 jours je suis parti et je suis retourné le voir. Il m’a répondu que compte tenu de la situation, il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire pour moi, il n’avait plus de solution à me proposer. Je suis rentré sur Angers avec le moral à zéro et pleins de doutes.

Pour masquer les douleurs, il a été décidé de tenter de faire une séance d'infiltrations. Cela a eu un effet bénéfique immédiat. Je n’avais plus mal et j’ai retrouvé de bonnes sensations. J’ai pu démarrer la saison 2012-2013 en bonne forme. Je me sentais bien et tout allait pour le mieux. Et puis la douleur s’est réveillée lors du match face au FC Metz, le 26 octobre 2013. Cette fois, les infiltrations n’ont rien donné et je me suis retrouvé dans l’impasse. Même les gestes de la vie quotidienne m’étaient difficiles, comme par exemple monter un escalier et même marcher. Je n’ai pas vraiment eu le choix, l’opération, qui était une solution ultime, était l’unique issue et s’est imposée à moi.

Cette opération impliquait une technique très particulière, unique en France pour un sportif de haut niveau. Cette méthode présentait des risques et une issue incertaine.

Oui, la greffe de ménisque a déjà été pratiquée dans le monde mais pas en France. Mais j’avais toute confiance en l’équipe médicale. Mon objectif était de deux ordres, d’abord retrouver une vie normale, ne plus souffrir pour simplement me déplacer dans la vie de tous les jours et puis après si possible, renouer avec mon activité de joueur de football. Aujourd’hui, le premier objectif est franchi, je me bats désormais pour atteindre le second.

Le Président, Saïd Chabanne, déclarait ce jeudi 16 octobre à Thierry Lardeux dans l’émission Totalement Foot sur Angers Télé, que parmi les recrues attendues au mercato d’hiver figurait Diego Gomez…

(Rires) Oui, en tous cas je fais tout pour ! J’y crois et c’est bien d’entendre cela, ces encouragements sont importants pour moi.

Côté terrain, comment juges-tu le début de saison du SCO ?

Le début de saison est un peu difficile. L’équipe a du mal à mettre son jeu en place, notamment à domicile. Mais le groupe est d’une grande qualité et le potentiel est là. Je suis convaincu que l’équipe peut monter en puissance.

Que penses-tu de l’éclosion du jeune Sofiane Boufal ?

Ce joueur est bourré de talent, c’est peut-être celui qui a le plus gros potentiel technique au sein de l’effectif. Mais il doit continuer à travailler et à apprendre. Il a déjà beaucoup progressé depuis la saison dernière et on voit les résultats sur les derniers matchs où il s’est montré décisif. S’il continue sur le chemin du sérieux et du travail, il a un bel avenir devant lui.

Pour finir, qu’ as-tu pensé du parcours de l’Argentine en coupe du Monde ?

C’était formidable, on a vécu une très belle coupe du Monde. J’ai suivi avec beaucoup de passion chaque match de l’Albiceleste. La défaite en finale, face à l’Allemagne, j’ai eu du mal à la digérer ! Dommage que plusieurs de nos joueurs n’étaient pas au meilleur de leur forme comme Messi, Aguero ou encore Higuain. J’enrage encore de son occasion ratée face à Neuer en première période !

Merci Diego pour le temps que tu as accepté de nous consacrer. Nous te souhaitons un bon séjour à Clairfontaine et nous prendrons de tes nouvelles pendant ta quinzaine en région parisienne.

Entretien réalisé le vendredi 17 octobre 2014